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Ecoutez-moi tous les 2èmes dimanches à 6h50 : RTS La première, Monsieur Jardinier.
Kurt Hostettmann: le lupin
Le lupin appartient au genre lupinus, famille des fabacées (légumineuses). On lʹappelle aussi lʹherbe au loup, à cause des graines qui peuvent être très amères, un goût mordant comme des loups. Ce genre compte environ 600 espèces un peu partout dans le monde, sauf en Asie.
Les graines ont un immense intérêt pour la nutrition: elles sont riches en protéines (jusquʹà 50% de la graine est de la protéine), mais contiennent des alcaloïdes très amers.
Le plus intéressant est le lupin blanc, cultivé déjà dans lʹantiquité. On en fait des farines sans gluten, mais avec des fibres et des antioxydants. Attention: si on est allergique aux arachides, le lupin peut provoquer des allergies croisées et des crises dʹasthme.
Au 19e on a introduit un lupin bleu: lupinus polyphillus (à folioles nombreuses), plante originaire des EU et du Canada comme plante ornementale et pour augmenter la fertilité des sols. Malheureusement, ses graines sont toxiques et la plante est très invasive. Si le lupin entre dans la composition du foin, les alcaloïdes ne sont pas détruits par le séchage et le foin devient toxique. Des veaux mal formés peuvent naître. Si lʹhomme est intoxiqué, il développe une mydriase (comme avec la belladone): hypotension et tachycardie.
Kurt Hostettmann: laurier cerise
Ses feuilles ressemblent au laurier, mais cʹest un prunus, Prunus lauroceasus, de la famille des rosacées (comme la cerise, lʹabricot ou la prune). Aujourdʹhui cette plante est sur la liste noire des plantes invasives. Cette plante a des fleurs blanches, des fruits noirs de la taille dʹune cerise dont le noyau contient des glycosides cyanogénétiques et sont donc toxiques, sauf si on les cuit!
Les chiens peuvent parfois mâchouiller les feuilles et croquer dans les fruits mûrs et alors il peut y avoir une intoxication (hypersalivation et vomissements avec odeur dʹamendes amères). Ce laurier cerise a été découvert en 1546 au bord de la Mer Noire par un naturaliste français - Pierre Belon - à Trébizonde (en Turquie).
Kurt Hostettmann: Berce du Caucase
Cette plante fait partie de la liste noire de la Confédération, de la famille des Apiacées. Observée vers 1800 dans le Caucase, dans la vallée de Klioutch; en Suisse vers 1850. On les plantait à cette époque dans les parcs publics pour ses qualités de plante ornementale. Malheureusement elle sʹétale et envahit rapidement. Cette plante est dangereuse à cause des furanocoumarines qui, lorsquʹelles sont en contact avec la peau dans le soleil, provoquent une réaction chimique de brûlure.
Ces substances se trouvent dans pratiquement toutes les espèces de la famille apiacée: persil, livèche, céleri, angélique, patte dʹours. Les rougeurs, si lʹexposition nʹest pas trop longue, disparaissent. Mais la peau se défend et fait monter la mélanine sur la peau ce qui provoque des taches brunes qui restent environ 2 mois. Si la brûlure est forte, avant dʹaller chez le médecin, on conseille dʹappliquer des compresses dʹeau froide additionnées de dérivés salicylés. Certaines personnes mangent les jeunes pousses de la berce du Caucase.